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  • Hugo Protat

“Cette visibilité, c’est un peu notre salaire !”

Selon une étude de France Association, 1 français sur 4 est bénévole dans une association en 2021, une donnée importante et vitale pour le sport. “S’il n’y avait pas de bénévoles dans le sport, il ne se passerait pas grand-chose, on fait un peu tourner la boutique” explique Clara, bénévole dans son club de rugby de Savoie, le Stade Olympique Ugine Albertville.


Sur l’estrade de la salle des fêtes d'Albertville, Clara (à droite) et ses coéquipières prennent la parole pour promouvoir le rugby féminin (Février 2021) (Crédit photo : SOUA)

Les petites associations sportives, culturelles et de loisirs dominent le paysage associatif : elles représentent ensemble 69 % des associations et leur nombre continue d’augmenter à un rythme non-négligeable. Le seul secteur sportif compte, avec les associations de chasse et de pêche, 24 % du nombre total d’associations et sa part apparaît stable dans le temps.


En effet, selon le Comité Nationale Olympique du Sport Français (CNOSF), le mouvement sportif rassemble 17 000 associations et ses près de 3 millions de bénévoles. Une part majeure et indispensable à la vie associative française.


En France, il existe 108 fédérations sportives, membres du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Elles regroupent près de 180 000 associations sportives françaises et permettent l’encadrement de la pratique sportive de 18 millions de licenciés.


Selon Mustapha Taoussi, rédacteur en chef de Tennis Info, le mensuel de la Fédération Française de Tennis (FFT), le système de bénévolat dans des associations sportives est unique : “Aux États-Unis, tout est cadré, tu es rémunéré quand tu emmènes des gamins au basket ou au baseball. En France, nous sommes le seul pays au monde à proposer du bénévolat. Je crois qu'il a près de 3 millions de bénévoles dont 200 000 pour le tennis. C’est ce qui m'anime encore aujourd’hui et ça fait 21 ans que je travaille à la FFT", explique-t-il.

C’est sympa de faire découvrir toutes ces personnes qui sont engagées dans le tennis juste par passion. Il y a plein de différents métiers derrière, c’est bien aussi de connaître la motivation d’un entraîneur ou d’un représentant de communauté de commune derrière un projet sportif.” ajoute Mustapha Taoussi
Jean-François Huguignot montrant sa médaille de vermeil (Crédit photo : TC Heillecourt)

Et la FFT n’hésite pas à régulièrement mettre en avant les petits clubs, les bénévoles et leurs actions. Ainsi quand Claudette Vignault, présidente du Tennis Club de Crèvecœur-le-Grand a appris que son club était désormais labellisé tennis santé dans le magazine de la FFT. Les émotions ont jailli dans le local de ce petit club isarien. “ Des mois de travail qui vont permettre de développer d’autres projets pour lutter contre le vieillissement de la population avec le tennis santé.” explique la présidente du club.



Pour Jean-François Huguignot, bénévole au Tennis Club de Heillecourt en Meurthe-et-Moselle, c’était un honneur d’avoir un feuillet dans Tennis Info. L’article revenait sur son parcours, celui d’un Franc-Comtois de 81 ans, qui avait rejoint son club en 1984 “pour jouer avec un copain”. 37 ans de vie bénévole plus tard il recevait sa médaille de vermeil, la plus haute distinction de la FFT “pour les bénévoles méritants". “Cela méritait bien une petite photo dans le journal de la fédération !” souriait-il.


Si les grosses fédérations (Football, Tennis, Athlétisme …..) ont investi les réseaux sociaux et cherchent toutes à valoriser les acteurs du sport amateur, celles de pratiques sportives plus discrètes ou confidentielles ne sont pas au diapason. La FFESSM, Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins semble, par exemple, faire le strict minimum. “Je suis licenciée depuis 15 ans et les seules infos que je reçois de la fédé ce sont des messages pour renouveler mon adhésion” confirme Patricia, encadrante à Bleu Passion, le plus ancien club de Plongée sous-marine de Paris. “Pourtant, il y a 3 ans je suis devenue Divemaster (moniteur de plongée ndlr) et bénévole dans mon club. 2 fois par semaine, j'emmène des gens sous l’eau. La fédé fait plein d’études sur la respiration, la physiologie et je trouverai ça sympa d’avoir les résultats. En plus, cela me permettrait certainement de progresser ” précise-t-elle un peu dépitée.


En Savoie, le rugby féminin comme fer de lance


(Crédit photo : Page Facebook SOUA)

En Savoie, le comité départemental de la Fédération Française de Rugby est très investi dans le rugby féminin : “ils sont souvent avec nous pour faire de la pub et pour promouvoir la pratique.” explique Clara Chevassus, joueuse et bénévole du SOUA.


Le Stade Olympique Ugine Albertville est une entente sportive entre Albertville (Savoie) et Ugine (Haute-Savoie) ce qui amènent les joueuses à rencontrer régulièrement les élus des deux comités.


““Ils parlent de nous sur les réseaux sociaux, dans le journal. En fait, nous avons beaucoup de publicité, on parle de nous en tant que “nouveau sport”. Je suis trop contente qu’il y ait autant de visibilité pour notre sport dans ma région au moins, ça permet de mettre en avant tout ce qu'on fait, que mon “travail” paye à un moment donné. Cette visibilité, c’est un peu notre salaire ! " se réjouit-elle.

Selon la joueuse du SOUA, le rugby féminin est devenu la vitrine et le faire-valoir du comité de Savoie. “Aujourd’hui si tu ne soutiens pas le rugby féminin, tu as une mauvaise image ! La visibilité et l'image du club, qui regroupe 12 équipes et plus de 300 licenciés, s'améliore surtout grâce à l’équipe féminine. Je pense qu’ils en jouent un peu aussi. On prend ce qu'il y a à prendre. Je crois que finalement l'opportunisme est des deux côtés. Ça rapporte au club et ça nous va bien aussi parce qu'on est mis en avant.” analyse Clara Chevassus.


La position favorable de la section féminine de SOUA permet aussi aux partenaires économiques du club d’avoir plus de visibilité et bien sûr de renflouer les caisses du club.“Ça permet d’avoir des sponsors et nous en avions bien besoin. C’est du business et chacun voit midi à sa porte. Finalement, nous sommes tous gagnants." conclut-elle.





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