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  • Hugo Protat

Les clubs : une place centrale dans la communication de la FFT ?

Depuis le début de la crise sanitaire, les services éditoriaux des différentes fédérations sportives françaises ont dû se réinventer pour communiquer sur leurs différents supports de publication. Les aides versées par les fédérations pour aider les clubs à traverser la crise sanitaire ont bien aidé à remplir les pages.

Un court de tennis du Tennis club Loix - La Couarde (crédit photo : Hugo Protat)

Pour les courageux organisateurs, qui ont maintenu leurs tournois, l’exercice était vraiment compliqué. Limite de places dans les transports pour les joueurs, “une tonne de gel hydroalcoolique”, des espaces sécurisés et la mise en place d'accréditations, les protocoles sanitaires imposés par les fédérations mondiales et nationales ont engendré des coûts supplémentaires importants. C’est ce que vit Yann Maître depuis quasiment deux ans en tant qu’organisateur du Toyota Open de l’Ile de Ré, un tournoi coté sur le circuit mondial du paratennis :


La Fédération Française de tennis a toujours versé des subventions. Elles ont augmenté en raison de la Covid. J'espère que ce n’est pas l’unique raison de faire un article dans Tennis Info pour valoriser la Fédération, même si la FFT aide bien les clubs.” s’interroge le directeur du Tennis Club Loix La Couarde (Poitou-Charente)


Néanmoins, pour l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de paratennis lors des JO de Pékin 2008, la nouvelle équipe a une vision complètement différente sur la communication et le marketing, notamment par le biais de Stéphanie Cohen-Aloro, responsable du développement des clubs à la FFT.


Elle me parlait d’une idée de campagne pour promouvoir la pratique du tennis pendant Roland-Garros, qui est une vitrine incroyable pour le tennis français. Nous avions eu le droit à une campagne de communication sur “Dessine-moi un tennis” faisant référence à Antoine de Saint-Exupéry. C'est très mignon, mais ça ne me donnait pas envie d'aller jouer au tennis et certainement pas envie à des enfants.” raconte Yann Maître.


Selon le directeur du Tennis Club Loix La Couarde, ces problèmes de communication se voient aussi à l’échelle des ligues ou des comités départementaux, notamment en termes de design, de marketing.

“Aujourd'hui, il faut vendre du tennis, du padel, des licences pour que le tennis continue à vivre parce que le tennis ne va pas particulièrement bien !” Yann Maître, directeur du Tennis Club Loix La Couarde

Petit coup de gueule de la part d’un président de club en temps de Covid


C'est juste une catastrophe. Aujourd'hui, on doit vendre le tennis comme n'importe quel sport, n'importe quelle activité. De nos jours, on voit un produit plus qu’un sport, ce ne sont plus des adhérents ou des licenciés quasiment, mais des clients. Les gens consomment le tennis et si ça ne leur plaît pas, ils vont aller faire du kitesurf, du karaté ou de l'équitation, mais on va les perdre pour le tennis. Je peux me tromper, mais je sens à travers les quelques coups de téléphone aux personnes de la FFT que j'ai pu avoir qu'il y a une vraie volonté de modifier un petit peu les choses sur ces aspects-là.”


Portrait de Yann Maître (Crédit photo : Hugo Protat)

Pour un club, la communication est souvent affaire de politique. Par exemple, pour les dernières élections de la FFT, le choix a été binaire pour les 7 500 de club : soit prendre le parti du président sortant, Bernard Giudicelli, soit soutenir l’ancien joueur professionnel Gilles Morreton. Mais pour Yann Maître, une autre position est possible :


Je suis resté neutre, ce qui m’intéresse ce que l’on parle tennis, peu importe comment on fait les choses. Il y a du bon et du mauvais des deux côtés, personne n'a la science infuse. Je pense que si on l'avait, si quelqu'un l'avait, ça fait longtemps qu'on aurait récupéré le nombre de licenciés que l'on a perdu.” analyse-t-il


Les clubs, c’était aussi la pierre angulaire de la campagne de Gilles Morreton, président de la FFT depuis février 2021. Il est vrai qu'économiquement les clubs ont également une place prépondérante puisque deux tiers du PIB du tennis en France sont portés par près de 7500 clubs de tennis amateur et les équipementiers. Cet ancien joueur de tennis conduisait la liste “Ensemble pour un autre tennis” soutenu majoritairement par les clubs français, qui eux, espèrent bien être au cœur de ce projet.


Mais voilà que les demandes affluent vers le président de la FFT, quotidiennement sollicité pour mettre en avant les actions et les tournois organisés à travers une visite ou un petit édito dans des plaquettes format A4 en papier glacé.


Ne pas avoir un édito du président de la “fédé” dans notre brochure, pour des tournois de tennis doté de 15 000 ou 25 000 $ de récompense pour le vainqueur, ne serait pas normal. Il faut que le président de la Fédération s’investisse. “ témoigne Yann Maître.


Pour toucher et informer le grand public, les amateurs et les joueurs occasionnels, les solutions de valorisation des clubs sont nombreuses pour les organisateurs de Roland-Garros. En premier lieu, un soutien numérique par le biais des réseaux sociaux pourrait être profitable pour tous.


“ Plusieurs centaines de clubs, qui organisent des tournois et accueillent un plateau de joueurs professionnels ne refuseraient pas une mise en lumière digitale de la part des réseaux sociaux de la FFT. Je pense qu’il y a plusieurs dizaines de milliers de followers sur la page Facebook de la FFT ou sur leur compte Instagram, mais nous n’avons jamais eu de relais. Alors que la page Facebook de l’ITF, la Fédération International de Tennis, relaye les informations qu’on leur envoie, c’est très bien parce que ça nous offre une visibilité mondiale ! ” explique Yann Maître, directeur du Toyota Open Ile de Ré, qui compte près de 400 abonnés sur ses réseaux sociaux.


“Ça nous permet d’aller chercher d’autres partenaires et c’est intéressant de savoir que sur tel tournoi, il y a eu tant d'articles à l'étranger. Il n’y a pas que la France non plus, avec l’Ile de Ré nous vendons aussi une destination. C’est dommage que la Fédération Française de Tennis ne le fasse pas sur ses propres réseaux, ça pourrait être intéressant en termes de communication. Tout le monde y gagnerait." conclut-il.

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