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  • Hugo Protat

Chacun a son quart d'heure de gloire

Elles n’ont pas le même budget ni la même visibilité, et pourtant les fédérations ont un point commun : à l’exception du football, chaque sport à sa fenêtre à tir pour exister nationalement.

L’un des courts annexes de Roland-Garros. (Crédit photo : Hugo Protat)

Elles ont toutes la même finalité : avoir de plus en plus de licenciés, de pratiquants en club et de plus en plus de monde, qui s'intéresse à sa discipline. Le sport étant devenu aujourd’hui un divertissement, un nouveau type de concurrence anime les “fédés”: celle de la visibilité.


Par exemple, la Fédération Française de Tennis organise deux tournois de tennis majeurs en région parisienne chaque année, à savoir les Internationaux de France de tennis (Roland-Garros) et le Rolex Paris Masters à Bercy. Mais toute l’année, à seulement quelques dizaines de mètres du Centre National d'Entraînement de la FFT, le Parc des Princes du PSG et le Stade Jean Bouin du XV du Stade Français reçoivent des fans de sport. Un peu plus loin à Nanterre, la U Arena, une salle de spectacle flambant neuve accueille aussi des matchs de rugby. À l’échelle nationale, le Tour de France et les 24h du Mans mobilisent également beaucoup d’audience ! Et que dire du Grand Prix de France de Formule 1 et de la Ryder Cup en golf.


L’enjeu dans ce panorama bien chargé est de trouver sa place à travers tous ces événements sportifs notamment à deux ans de la Coupe du Monde de rugby organisée en France et trois ans des JO de Paris.


La communication aiguisée de la Fédération Française d’Escrime.


Dans le local de l’US Créteil Escrime, les vestes d’armes sont prêtes en attendant la rentrée. (crédit photo : Hugo Protat)

Véritable sport olympique, l’escrime est vouée à une médiatisation par éclipse. Pourtant, aucun sport n’a rapporté autant à la France depuis 1896 et l’instauration des Jeux de l’ère moderne – hormis le zéro pointé à Londres, en 2012.


Alors que les épreuves olympiques d'escrime venaient de se terminer à Tokyo, les premiers chiffres d'audience commencèrent à tomber pour la Fédération Française d’Escrime : 4,8 millions de téléspectateurs en direct pour la magnifique médaille d'or de Romain Cannone, soit autant que lors de la cérémonie d’ouverture.


Selon la Fédération Française d’Escrime : “en matière d’audience moyenne, c’est la finale de Romain Cannone qui a réalisé le meilleur score le 25 juillet de 14h13 à 14h40 avec 32,5% de part d’audience.


À noter aussi, la forte présence d’un public jeune : les JO ont rassemblé près de 6 millions de 15-24 ans, soit 90% de la tranche d’âge.


Une très belle exposition pour l'escrime, et ce, malgré le décalage horaire.

Capture d’écran post Linkedin de la FFE du 2 août 2021.

Côté digital, l’audience du compte Twitter de la Fédération Française d’Escrime a considérablement augmenté lors des épreuves d'escrime des Jeux Olympiques de Tokyo. Plus d’1,5 million de vues après le sacre en or massif de l’équipe de France masculine en équipe. 3.1 millions d'impressions sur Twitter lors de la semaine des épreuves de l’escrime du 27 juillet au 2 août dernier. Un record !


Le volley espère une reprise heureuse


Après un été virevoltant pour l’équipe de France de volley, qui s’est soldée sur un titre olympique historique, les clubs espèrent que la ferveur suivra pour les inscriptions à la rentrée. C’est ce que nous explique Kiet Tran fraîchement élu président de l’US Malakoff Volley.


On s'attend potentiellement à un boom avec le titre olympique de cet été. Quand la France a fait son doublé Ligue Mondial et Euro il y a 3 ans, l’USMM à vu le nombre de ses licenciés bondir : nous étions passés du simple au double en termes d'adhérents parce que les gens avaient vu ces victoires-là.” explique Kiet Tran


Si la crise sanitaire est aussi passée par là, les JO devraient permettre à l'USMM Volley de rééquilibrer un peu ses comptes. “Chez les garçons, il y a une vraie augmentation tandis que pour les filles le nombre de licenciées est revenu “à la normale”. Je pense que les gens qui nous ont rejoints sont des personnes inactives, qui veulent reprendre le sport sérieusement. Ils se disent que le sport en club, c'est idéal. Ils ont raison !” conclut-il.


La visibilité olympique du judo


Les professeurs du “TJ” Toulouse Judo, ont rassemblé de nouveaux jeunes adeptes lors des initiations mises en place par le club. (Crédit photo : Hugo Protat)

Ce matin-là, sur les bords de Garonne à la Prairie des Filtres, les kimonos étaient aussi grands que les sourires de la dizaine d’enfants présents ce matin-là.


Il y a des parents qui ont commencé à me parler des résultats du judo alors qu'ils ne suivent pas forcément ce sport habituellement, les Jeux olympiques nous ont offert une belle image cet été, c’est plutôt bon signe pour nous.” raconte Benjamin Hallopé, professeur à Toulouse Judo.


En effet, la Fédération Française de Judo a de quoi se frotter les mains, selon l’étude d’audience menée par le site Sportbusiness, le judo était de loin le sport le plus suivi de ces Jeux Olympiques avec plus de 18 millions de spectateurs, loin devant l’escrime ou encore la natation.


“Quand David Douillet avait remporté les jeux en 1996 à Atlanta, tout le monde parlait de lui et les licences ont explosé à ce moment-là” explique Baptiste Saint-Martin, professeur de judo au “TJ”


En ramenant une moisson de 8 médailles des JO de Tokyo, le judo a eu le droit, comme à chaque olympiade, à un sacré coup de projecteur. Si la légende Teddy Riner porte le judo français depuis une douzaine d’années, à travers des combats homériques et une domination sans partage, cette visibilité mondiale soudaine est aussi liée au titre olympique de la porte-drapeau de la délégation française, Clarisse Agbegnenou, sacrée championne chez les moins de 63 kg.


Capture d'écran étude sport business

Et pourtant, derrière le coup de projecteur planétaire pour les judokas français, les clubs de judo galèrent à voir leurs actions mises en avant par la fédération française de judo. Directeur technique du “Toulouse Judo” depuis 2014, Eric Rousselle nous explique comment il tente de valoriser les actions de son club.


Pour informer sur une action que nous mettons en place, le club passe au départ par le comité. Nous, c'est le comité Haute-Garonne. Et ensuite, si besoin, on passe un cran au-dessus avec la ligue Occitanie. Pour aller encore plus loin, je dois passer à l’échelon fédéral. Voilà le parcours que l’on doit suivre. C'est plutôt nous qui les sollicitons que l’inverse. Vraiment, c'est compliqué pour communiquer avec la fédération.” analyse Eric Rousselle.


Dès la rentrée de septembre 2021, une quinzaine de jeunes déficients visuels pourra désormais s’adonner à la pratique du judo en “milieu protégé et ordinaire” grâce au Toulouse Judo. “Une formation spécialisée pour l’accompagnement de jeunes en situation de handicap visuel a été menée pendant l’été. Nous sommes maintenant en mesure de donner ce type de cours de judo et d'accueillir de jeunes handicapés. Une action qui mériterait une belle mise en avant par la fédération, vous ne croyez pas ?” poursuit agacé le directeur du Toulouse Judo. Nous espérons que cette fois, il trouvera un appui auprès de sa fédération pour faire connaître cette belle initiative à 3 ans des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris !

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